l’île

Representation extraite de Skybox, 400 × 300cm, rendu 3D imprime sur dos-bleu, 2016.

Évènements

L’île est issue d’un travail de modélisation et de mise en place de textures. Elle parle de l’aspect numérique, mouvant ou fluide. La mer et les nuages nous rappellent à ce mouvement incessant et à la nature ambivalente des îles.
Pour les occidentaux, elles signifient liberté, nudité, lieu privilégié du naturalisme et de la permissivité .
D’un point de vue étatique, l’île est synonyme d’isolement. C’est pour cette dernière raison que les états s’en servent pour accueillir des prisons (Alcatraz, Château d’If, Île de Sainte-Marguerite, bagnes de l’époque coloniale…). Si l’île est le lieu de l’introspection comme le laisse penser la prononciation du terme en anglais, island, I land, littéralement la terre ou territoire du Moi, elle ne se définit plus par sa partie immergée, mais par l’étendue d’eau qui l’entoure.

Cette île, de par sa provenance virtuelle, parle bien évidemment d’isolement, mais ce microcosme inhabité et clos pourrait être le lieu d’un nouveau départ.

L’île est ce que la mer entoure, et ce dont on fait le tour, elle est comme un oeuf. Œuf de la mer, elle est ronde. Tout se passe comme si, son désert, elle l’avait mis autour d’elle, hors d’elle. Ce qui est désert, c’est l’océan tout autour. C’est en vertu des circonstances, pour d’autres raisons que les principes dont elle dépend, que les navires passent au loin et ne s’arrêtent pas. Elle est désertée plus qu’elle n’est un désert. Si bien qu’en elle-même elle peut contenir les plus vives sources, la faune la plus agile, la flore la plus coloriée, les nourritures les plus étonnantes, les sauvages les plus vivants, et le naufragé comme son fruit le plus précieux, enfin pour un instant le bateau qui vient le chercher, malgré tout cela elle n’est pas moins l’île déserte.

⁃ Gilles Deleuze (1953 – 2002) L’île déserte et autre textes, édition préparée par David Lapoujade Les Éditions de Minuit (Paradoxes)