
Programmation GLSL et JavaScript, pen plotter, DIN A3 (29,7x 42cm), travail en cours, 2025.
Troisième ensemble du corpus de pièces Variationes circa triangula, cette recherche prend comme point de départ la contrainte de réaliser une composition à partir de triangles, chaque série témoignant d’une évolution ou d’une modification du protocole.
Inspirée par les œuvres des années 60 et 70 (Op Art, GRAV, Sol Lewitt…) qui utilisent des formes géométriques simples, cette série réinterprète ce style avec un système de grilles ou de trames. La composition est traversée par un ensemble de lignes droites dans différentes directions : verticales, horizontales et diagonales.
La composition est créée en deux temps, un première partie du programme va initialiser la composition avec des formes pleines en noir et des zones vides. Le tableau est construit autour d’une grille modulaire, par division successive de l’espace de composition. Pour chaque cellule, sont déterminées une échelle et une rotation, et, dans chacune d’elles, un triangle est tracé. Les variations d’échelles vont avoir pour principal effet de produire des recadrages dans le triangle ou à l’inverse de créer une répétition quand la zone de recadrage est supérieure à la surface de la cellule. Les différentes rotations vont permettre de faire varier la forme du triangle comme si on lui appliquait un miroir horizontal ou vertical.
Une fois que cette première structure est créée, elle va être enregistrée pour servir de pochoir. Le programme va la réinterpréter en fonction de la couleur de chaque pixel. La suite du protocole consiste à tracer des lignes au-dessus de cette structure-pochoir. En traçant ces lignes, le programme vérifie point après point si elles atteignent la surface d’un triangle et les rend visibles ou les efface le cas échéant. En même temps, qu’il révèle la composition initiale, le programme dévoile son système de lecture ou d’interprétation en créant des motifs de grilles qui s’entrecoupent. Cela crée un rythme dans la longueur et l’espacement de chaque trait, ce traitement ne se limite pas à la composition préexistante, il déborde et recouvre tout l’espace de la composition.
À ce jeu d’intervalle entre les lignes se mêlent une autre variation : la couleur. Le programme compte les lignes et à chaque fois qu’il rencontre un multiple, il décide de changer la couleur de la ligne. Est-ce pour vérifier que le processus fonctionne bien, pour contrôler qu’il y a un certain nombre de lignes ? Ou, Est-ce un geste pictural, purement gratuit et décoratif ?


