1985

Moulin du Vallon du Villaret, Lozère

Du 13 avril au 13 juin 2013

Exposition personnelle de Camille Abbé Sonnet.
Featuring Apee, Julien Borrel, Maxime Boutin, Jean-Baptiste Durand, Sébastien Duranté, Pablo Garcia, Kopsky, Nicolas Lebrun, Edouard Lecuyer.

L’exposition est un lieu de rencontre

Une rencontre entre un lieu et un artiste, un artiste et ses influences, se confrontant entre elles, celle d’un publique face au travail de l’artiste. Mais cela peut être aussi une rencontre entre artistes, donnant lieu à des collaborations qui modulent et enrichissent les questions déjà présentées.
Pour cette première exposition personnelle Camille Abbé Sonnet nous entraine dans ses interrogations, ses doutes, ses fantasmes afin que nous aussi venions à nous interroger à notre tour, face à la pertinence de son travail, au monde de l’art ou bien tout simplement au notre.
Dans une époque qui célèbre n’importe quelle dernière star, et d’un autre côté déifie celles qui ont disparue, dans ce monde contradictoire à plus d’un titre, comment trouver sa place?
Abbé a choisi de nous montrer la sienne. Une place faite d’un vieux socle, mais qui soutient quelque chose de son époque, la notre. Dans sa façon de faire, il y a comme un « je comprends et je respecte ce qui me précède, mais si il le faut je vous emmerde… », surement sa facette de graffeur, ou celle de pirate.
Car c’est souvent par l’humour, l’ironie ou bien l’impertinence qu’Abbé affirme ses convictions et dégage du sens. Mais bien qu’il critique, il connaît tout de même sa place, on ne mord pas la main qui nourrit mais on peut jouer avec.
Le risque peut être un moteur, on y retrouve de la sensation. Et si l’artiste prend des risques dans l’exposition, le directeur et le public sont invités à en prendre aussi, ainsi la participation des différents acteurs peut influencer le regard initialement porté sur l’exposition.
Inviter le spectateur à se questionner face à l’art est une constance du travail de l’artiste, n’importe quel spectateur. Pour ce faire le travail d’Abbé multiplie les références iconographiques ou sociétales qui stigmatisent notre époque. Ainsi le graffiti vient détruire pour construire, les textes de rap deviennent les nouvelles citations littéraires et le manga devient la nouvelle littérature.
Et quand on y pense l’exposition ressemble à un album de hip-hop, un peu d’égo trip, quelques tacles, des hommages, mais surtout des featuring, des collaborations. On est individualiste mais on crée à plusieurs. Ainsi les idées s’entrechoquent et viennent donner des teintes supplémentaires à l’ensemble.
Car malgré l’éclectisme singulier qui règne ici, une globalité cohérente se dégage du lieu et nous convie à partager l’expérience d’une réflexion simple, mais pas sans conséquence.